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Trop bon, trop con?



Personne n’écrit sur son profil linkedIN ou sur son CV dans l’onglet « mes qualités »:

"VRAI GENTIL".


Être gentil n’a définitivement pas une connotation positive dans l’univers professionnel.

Cela fait tout de suite penser que le manager qui est gentil est plat, faible voire incompétent.


Alors que cela représentait une injonction dans notre enfance: « sois gentil avec tes camarades, tu n’es pas gentil avec ta maman, c’est un gentil garçon… », , dans le monde du travail, il semble que ce soit perçu comme un défaut de charisme, de puissance ou même de compétence.


A l’heure où les sociétés se penchent de plus en plus sur le bien-être au travail, collaborer ou être dirigé par des personnes profondément gentilles, cela devrait être une qualité rare et recherchée.


Pourtant…


Pourquoi semble-t-il que les qualités de gentillesse et d'empathie soient encore connotées aussi péjorativement?


Alors que la plupart des collaborateurs qui quittent leur entreprise le font du fait de l’environnement toxique dans lequel ils évoluent, avoir un manager compréhensif, à l’écoute semble être plutôt un désir et un rêve qu’un défaut.


Or, on remarque que les dirigeants qui seraient particulièrement gentils, compréhensifs peuvent rapidement se faire déborder et crouler sous les demandes ou les abus des collaborateurs. Être gentil c’est bien, être trop gentil c’est mal.


Trop gentil voudrait dire favoriser à outrance l’autre et son besoin au détriment du travail et de la performance dans la réalisation de la mission. Trop gentil ce serait également vouloir à tout prix faire plaisir, répondre aux attentes de chacun sans finalement considérer que le travail est la priorité. Cela mènerait le manager « trop gentil » vers une absence de contrôle et un non-respect de ses collaborateurs envers lui et sa responsabilité.


Et d’ailleurs comment sait-on si on est "trop gentil"?


Être gentil est-il une question de savant dosage?


On peut être foncièrement un gentil, un empathique, une personne tournée vers les autres et l’interaction sociale comme valeur prioritaire tout en étant capable de dire non (avec douceur), de dire stop (avec fermeté et le sourire) ou de recadrer tout débordement avec un discours compréhensif.


Un gentil leader n’est pas un manager qui ne sait que « faire plaisir », il est le gardien de l’harmonie, il donne du temps et de l’énergie à ses équipes pour désamorcer les conflits et les blocages tout en rappelant le cadre et les limites à la bonne marche du groupe. Un gentil manager doit être juste, à l’écoute des remarques de ses collaborateurs tout en maîtrisant le cadre et en s’assurant que personne n’y déroge.



Quels sont les avantages à être un gentil manager ( ou un gentil collaborateur)?


Le manager qui sait être à l’écoute et prendre du temps avec ses collaborateurs a un avantage considérable par rapport à son homologue trop technique ou trop politique et non tourné vers ses équipes.


Il sait analyser les dysfonctionnements en interne car il voit, écoute et ressent plus qu’un autre. Il sait lâcher du leste quand c’est nécessaire et faire vivre les équipes dans les valeurs de partage, respect et confiance. Il favorise toujours le dialogue et sait prendre conseil lorsqu’il a une décision à prendre. Enfin il crée du lien et favorise la transparence, ce qui permet à chacun de trouver sa place, de progresser dans l'accomplissement de sa mission et de se dépasser quand c'est nécessaire.


L’aura du manager gentil dépasse le cadre de son équipe. Il insuffle un mode de pensées, de comportement sans jamais oublier que l’humain y est au cœur. Il sait faire remonter à la hiérarchie les manquements ou les difficultés en toute transparence sans calculer politiquement ce que, lui seul, va y gagner.


C’est une personne qui force au respect, pas seulement parce qu’il est gentil mais parce qu’il a réussi à en faire un atout majeur dans son travail.



Vaut-il mieux avoir à faire à un vrai méchant qu’un faux gentil?


Un colérique, un violent, un stressé au sang chaud vaut mille fois un faux gentil pernicieux, sournois et pervers.


Ceux qui ont le sourire du serpent Kaa dans le livre de la Jungle seront sans pitié. Sous un regard doux du petit agneau, peut se cacher un carnassier dans l’attente du faux pas et qui n’hésitera pas à descendre le collaborateur à la moindre erreur si cela sert son intérêt.

Un colérique débordant est lui difficile à canaliser mais au moins tout le monde connaît sa manière d’agir et sait la contourner. Pour ceux qui détestent les cris et le conflit ce sera toujours un vrai défi de garder son calme et sa sérénité face à des excès de colère mais il n’y aura pas de mauvaises surprises, il n’y aura pas de poignard dans le dos.



Au final, la gentillesse n’est pas un vilain défaut dans le monde du travail si celle-ci est mise au service de la réussite de la mission et de l’épanouissement de tout un chacun au travail. Un vrai gentil aura toujours un résultat sur le long terme plus efficace avec la gestion de ses équipes si cette qualité est accompagnée de professionnalisme, de clarté dans la mission et si tout le monde trouve sa place.


Être gentil ne veut pas dire vivre dans le monde tout rose et beau, mais justement savoir être ferme, juste et strict quand cela est nécessaire tout en restant calme et bienveillant.


Dans cette gentillesse, il y a de la maîtrise de soi, il y a une certaine philosophie de vie tournée vers le bien-être, il y a finalement un certain degré de sagesse et d’inspiration…



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